- « Oui maman, je ne reviens pas trop tard, je te le promets ! » criait Klakius tout en sortant de la maison familiale pour aller retrouver son télescope, situé à seulement quelques pas de Bouftou.

Quelques semaines plus tôt, le disciple Féca était allé rendre visite à son grand-père pour admirer le ciel. Ce dernier adorait passer du temps avec lui car à chaque fois il y apprenait une histoire sur le Monde des Douze.

Son grand-père lui avait d’ailleurs montré quelques constellations et lui avait raconté que si, un jour, il rencontrait un souci, il lui suffirait de penser à sa constellation favorite et son problème ne serait plus qu’un souvenir.  

Klakius n’y croyait pas trop mais décida de ne pas y prêter plus d’attention : le plus important c’est qu’ils étaient tous les deux en train de s’amuser.

Ainsi, lorsque son père appris sa passion pour les étoiles, il entreprit la fabrication d’un télescope, ce qui lui permettrait d’observer le ciel plus souvent.

Ce soir, Klakius pensait diriger son télescope vers la constellation de Féca : son manuel de l’Apprenti Astronome lui avait indiqué où regarder. Mais ce n’est pas ce que Klakius observait : l’œil fixé dans l’oculaire, il aperçut une forme grise : il ne savait comment la décrire.
Etait-il en train de rêver ? Avait-il des hallucinations ? Il ne savait pas. Il décida alors de changer de constellation : cela lui permettrait de savoir si cette forme était propre à cette partie du ciel.
Après quelques réglages il pointa alors son télescope vers la Constellation voisine : le résultat était le même. Cependant, la forme s’était précisée : elle ressemblait à un brouillard, à de la brume…
Klakius décida alors d’abandonner pour ce soir et de revenir le lendemain : peut-être que la Brume aurait disparu…

Il revint alors le lendemain, effectua quelques réglages : la Brume persistait. Que se passe-t-il ? se demandait Klakius. Déboussolé, il décida de regarder  dans son manuel : peut-être que le problème avait déjà été évoqué.


Perplexe, le jeune Feca referma son manuel. Il ne savait pas quoi penser de tout cela, cela n’était encore jamais arrivé ! Et si cette légende était vrai ? Pourquoi lui ?
Il choisit d’arrêter une nouvelle fois pour ce soir, il était contrarié : « Je ne comprends pas, mon télescope n’est pas cassé… »
Tandis que Klakius était en train de faire demi-tour, la Brume s’était manifesté au sol : l’Entité avait une forme humaine et se rapprochait du Féca, de plus en plus vite. Elle l’appelait :
- « Toi… Retourne toi et écoute moi… J’ai quelque chose à te dire… » Le Féca entendait quelqu’un lui parler et décida de regarder derrière lui, il pensait être fou. La Brume se tenait droite, devant lui, immobile. Elle inspirait la terreur.
L’Entité continuait : « Tu dois être en train de te dire que tu es fou… Tu ne comprends pas ce qu’il se passe. Tu n’es pas la première personne à laquelle j’ai rendu visite, je te surveillais depuis le Royaume… »
- « Quel Royaume ? De quoi parlez-vous ? » disait Klakius, tremblant de tout son corps.
- « N’aies pas peur, je ne te veux pas de mal… Je suis la Brume, je viens du Royaume de la Brume. J’ai cru comprendre que tu étais un aventurier qui voulait apprendre les secrets de ce Monde, le Royaume pourra t’aider dans ta quête… Tu pourras regarder le ciel de là-bas, un télescope est à disposition… Rejoins-nous… » La Brume avait disparu : à sa place figurait un morceau de papier : une carte qui guidait au Royaume.

"L'ennui, c'est ce que je ressens en ce moment. Je ne sais plus quoi faire, je n'ai plus rien envie de faire. Pourquoi suis-je dans cet état ? Je ne sais pas.
Mais c'est bizarre, je ne me suis jamais ennuyé comme ça... Et si je ne me plaisais plus au Royaume ? Qu'est-ce que j'attends de lui au final sinon de la compagnie ? J'ai l'impression qu'il manque quelque chose."

Klakius hocha la tête frénétiquement : il fallait chasser les mauvaises pensées, celles qui poussent à faire des actions que l'on est amené à regretter.
Il partit en direction de la Taverne d'Astrub : il avait besoin d'entendre des gens parler, rigoler, s'amuser !

Une petite demi-heure plus tard, il en avait déjà marre. Ils se vantaient tous pour des futilités. La Taverne était remplie de buveurs, de bavards. Peu de gens intéressants au final. Ce n'est pas ici que Klakius retrouverait sa vitalité. Il quitta la Taverne et retourna au QG. C'était l'heure de dormir.




Le lendemain, c'était la même chose. Klakius s'ennuyait toujours autant.

"Mes journées se ressemblent toutes. C'est vraiment fatigant. Il faut que je parte loin. Je dois casser cette affreuse routine ! Je vais écrire un petit mot pour les amis du Royaume afin de les prévenir de ma future absence. Une absence qui va durer quelques temps."

Klakius tourna la tête et vit un petit bout de papier.

"Ca fera l'affaire !"

De manière incertaine et ne sachant choisir les bons mots, Klakius décida d'être bref et d'aller droit au but. Il déposa le parchemin sur la table de manière à le rendre le plus visible possible.
Ensuite, il jeta un rapide coup d’œil dehors pour s'assurer que personne n'était là. Il prit son sac habituel, le chapeau offert par Ultiger et quelques vivres. Sans oublier quelques Kamas. Il faut toujours avoir de l'argent sur soi. Mais pas non plus une somme astronomique : il ne comptait pas partir définitivement, juste quelques semaines.



[Vous trouvez un bout de parchemin sur la table du milieu à l'entrée du Quartier Général. Des mots d'une écriture presque illisible y sont inscrits :

"Les amis, je m'absente un peu. J'ai besoin d'air frais. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. Ce n'est pas un départ définitif : juste une absence de quelques semaines.  
A plus tard ! "

Signé : Klakius le plus gentil des enfants]

Je priais Shariva dans la demeure des Favoris quand j'ai aperçu Ter recracher la boisson qu'il avait piquée. Plus tard, Ultiger, et d'autres compagnons que je ne connaissais pas, sont arrivés. Ça m'a fait plaisir de revoir Ultiger ! Ça faisait quelques semaines que je ne l'avais pas vu, et je ne pensais pas qu'il m'aurait manqué autant.

J'avoue avoir écourté mon expédition de quelques semaines : je me sentais de plus en plus oppressé et quelque chose de louche planait depuis quelques temps. C'est comme si on me suivait, qu'on guettait chacun de mes pas... Pourtant, j'avais pris avec moi le costume du Royaume pour paraître un peu plus viril. Mais ça ne trompait personne : j'avais toujours la figure d'un enfant de 10 ans.

Mes rêves - ou plutôt mes cauchemars - me faisaient peur quand je me réveillais. Ils n'avaient aucun sens. C'était tumultueux. Oui, tumultueux, c'est le bon mot. Je mourais de nombreuses fois, mais jamais de la même manière ! ll semblait cependant qu’un élément revenait sans cesse  : c'était une disciple d'Ecaflip. Elle avait le teint noir, les cheveux blancs et son regard me persécutait.

Je me sentais chassé. C'est peut-être à cause de cette pierre que j'ai trouvée aux bas des falaises de Cania, au début de mon voyage. Elle était si belle ! J'avais l'impression qu'elle m'attendait là, comme si quelqu'un l'avait placée sur mon chemin !  

Peut-être qu'elle est tombée d'une voiture de brigands et que ces derniers veulent à tout prix la retrouver...

Affaire à suivre, j'en parlerai à Ultiger si j'en ressens le besoin.