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 A la recherche du corps perdu

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Foxy-Lady

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MessageSujet: A la recherche du corps perdu   A la recherche du corps perdu Icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 14:26

A la recherche du corps perdu
Récit herpé

Livre 1, Chapitre 1 : Où tout commence



« Des noms ! Je veux des noms ! Vas-tu parler, un jour ? »
Cette histoire, comme beaucoup d'autres qui valent cependant moins la peine d'être racontées, débute dans la paisible cité d'Astrub. Paisible n'est peut être pas le mot exact car, entre le capharnaüm des coups de cloche des divers temples, des coups de marteau des forgerons et des coups distribués par des aventuriers énervés, Astrub n'est pas la cité la plus reposante du continent. Présentement, les coups qui nous intéressent sont ceux donnés par Edla Moustache, lieutenant de la prison d'Astrub, dont ladite moustache tremble au gré des imprécations que vocifère le milicien.
« Tu es fait comme un Milirat, enfant indigne de ton espèce misérable ! Tu vas voir que si tu ne parles pas très vite, tu vas finir en brochette ! »
Le flot continu d'injures qui s'enchaînaient et se bousculaient pour sortir de la bouche d'Edla sans chercher aucune vraisemblance devait s'entendre jusqu'à l'autre bout de la ville, mais les voisins commençaient à avoir l'habitude des interrogatoires vociférants du sergent. Plus que musclées, ces séances étaient hurlées. On entendait à l'occasion quelques coups, mais c'étaient le plus souvent les poings d'Edla qui s'abattaient sur la table, ou même parfois ceux des prisonniers les plus malins s'abattant sur Edla.
Assise sur un tonneau dans un coin reculé de la pièce, Foxy Lady observait la scène tranquillement. Il est des situations où l'on sait que l'on ferait mieux de ne pas intervenir, et Foxy savait les reconnaître. En conséquence, elle laissait Edla cuisiner le suspect comme il l'entendait, veillant distraitement à ce que tout se passe bien, et mènerait elle-même son enquête ensuite. Pour l'heure, elle sirotait une limonade en se demandant ce que pouvaient bien être les sortes de grumeaux vaguement croustillants qu'elle devait filtrer et régulièrement recracher.
« Bien, très bien, tu ne parles pas. Tu vas m'obliger à utiliser les grands moyens ! »
Foxy détailla la pièce en attendant qu'Edla déballe ses instruments de torture – une acquisition récente qu'il lui avait fièrement présentée ce matin, un lot qu'il avait acheté pour quelques kamas à un vagabond éméché. En attendant qu'Edla parvienne à comprendre comment on se servait de chaque instrument, qu'il pâlisse en réalisant leur fonction – couper un doigt, couper un pied, couper un pouce et enfin, bien sûr, couper les cheveux -, elle eut même le temps de remarquer une liasse de papiers qui traînait sur la table du milicien, sur lesquels était écrit, en gros caractères rouges : « CONFIDANTIEL ».
Le sergent agita vainement quelques pincettes devant son détenu, tenta quelques approches menaçantes, fit mine de récupérer un orteil, mais sans obtenir plus de succès que précédemment. Enlacé dans le turban qu'elle portait sur le crâne, Mawu s'agita quelque peu et déclara :
«Saltimbanque et goujon frit ! Il serait temps que tu passes à l'acte, petite tête, si tu veux avoir quelque chose à interroger une fois que l'autre mariole aura fini sa comédie ! »
Tranquillement, Foxy se projetta d'un bond du haut du tonneau et atterrit tranquillement au sol, puis vint poser sa main sur l'épaule d'Edla Moustache qui s'affairait à sortir les couple-phalanges de leur étui.
«C'est bien, Edla. Merci beaucoup. Super travail, maintenant je pense que le suspect est mûr pour que je l'interroge. Tu peux disposer à présent.
-C'est vrai ? » Le gros sergent parut stupéfait ; il sembla hésiter pendant quelques secondes, puis sa face porcine se mit à rayonner d'une joie juvénile. « A vos ordres, chef ! »
Après lui avoir fait un vague signe, Foxy se retourna vers l'otage. Solidement ligoté sur une chaise en bois rongée par des années d'interrogatoires hurlés, un minuscule Tofu pépiait faiblement, comme en proie à un grand ennui. Il regarda la disciple de Xelor avec des yeux plein d'espoir, tenta quelques trilles attendrissantes et, face à l'immobilité de son interlocutrice, retomba dans une attente passive.
« Foutraille, qu'attends-tu ? couina Mawu. Pose lui des questions, fais quelque chose ! Il faut que je t'apprenne comment faire un interrogatoire en plus de tout le reste ? Qui m'a fichu avec une bonne à rien comme...
-Chut, intima Foxy. Je réfléchis. »
Elle joignit ses mains devant elle, forma un triangle et l'ajusta de sorte que le tofu soit en son centre et resta dans cette position, en pleine concentration. Durant quelques minutes, elle sembla chatoyer, paraissant être tantôt présente, tantôt à des milliers de lieues de cette salle obscure et ridicule. Puis un sourire mauvais vient tordre ses lèvres ; elle chuchota pour elle-même :
« Ainsi, c'est de là que tout a commencé...
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Dis moi ! s'exclama Mawu. Je veux savoir ! »
Sans mot dire, elle se pencha vers la chaise et défit les liens. Aussitôt, le Tofu s'envola, et, tranquillement, semblant explorer la pièce, se dirigea vers la sortie, Foxy sur les talons. Une fois revenus dans la rue, elle enfourcha Bugadin, qui l'attendait en broutant paisiblement quelques brins d'herbe, et commença à suivre le Tofu à une dizaine de mètres de distance.
« Saltimbanque de foutraille ! Mais que fais-tu ? beugla Mawu. Dis moi, dis moi, dis moi ! Je veux savoir !
-Tu vas comprendre, se contenta-t-elle de répondre. Ne fais pas l'enfant. »
Le tofu les mena hors de la ville, traversant le village d'Amakna d'un vol désordonné mais nullement pressé, puis, au bout d'une vingtaine de minutes, disparut dans une maison. Après avoir attaché Bugadin, Foxy descendit de sa monture et récupèra dans les sacs accrochés à ses flancs un couperet. Après réflexion, elle le rangea et en sortit un énorme marteau, avec lequel elle fit quelques moulinets en guise d'échauffement.
«Pétricule de larve, que fais-tu donc ? s'impatienta Mawu. Il est parti dans cette espèce de grange, là. Va le chercher !
-Je vais le chercher, rétorqua Foxy. Mais il ne sera pas seul. D'ailleurs, ce n'est pas lui qui m'intéresse ; c'est le Batofu. »
Et, sans plus d'explication, son marteau à la main, elle s'avança vers l'antre du Batofu.







_____
Post Scriptum : Ceci est un récit que je pense essayer de mener comme un feuilleton, en en publiant un épisode chaque semaine. Peut être qu'à terme je le mettrai sur un blog à part, pour plus d'aisance. N'hésitez pas à faire des remarques ou des critiques, à me dire si vous vous êtes ennuyés ou sentis intrigués !
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MessageSujet: Re: A la recherche du corps perdu   A la recherche du corps perdu Icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 10:58

Livre 1, Chapitre 2 : Un marteau et des plumes

Tout avait commencé en une chaude soirée de juinssidor. Le soleil avait écrasé de ses rayons toute forme de vie trop active à son goût, et s'acharnait à présent sur le massif de lin dont une jeune alchimiste que l'on appelait Foxy Lady récoltait les fleurs pour préparer des potions. L'atmosphère était lourde et poisseuse, de plus en plus étouffante. Foxy manquait d'air ; elle ne voulait pas s'arrêter dans son travail avant d'avoir réuni une bonne livre de fleurs, mais avait le sentiment qu'elle allait défaillir sous peu. Quand soudain...
Quelque chose fit
pfuit. Enfin, pas exactement pfuit. Plutôt pfouuiiiitsch. Mais peu importe, ce n'est qu'un détail. Aussitôt, Foxy se sentit précipitée au sol et écrasée par une masse invisible ; face contre terre, elle sentit quelque chose lui saisir les épaules. Malgré toutes ses gesticulations, elle ne parvint pas à s'arracher des griffes qui semblaient labourer son cerveau et lui chatouiller les pieds. Puis elle se trouva parfaitement incapable de bouger, la tête plantée dans un trou de terre qu'elle avait creusé en se débattant. Elle avait chaud en haut de son corps, froid en bas ; elle se sentit mordillée, piquée, léchée et eut même l'impression qu'on lui bavait dessus. Elle n'aurait su dire combien de temps elle resta ainsi immobile.
Progressivement, elle retrouva le contrôle de son corps. Elle se sentait sereine, parfaitement détendue et étrangement plus puissante, comme si elle maîtrisait enfin la magie, comme son père avant elle et son grand père avant lui. Peut-être était-ce ainsi que l'on devenait mage ? Elle essaya d'imiter le mouvement qu'il faisait quand elle le mettait en colère, étant petite, et un trait d'énergie fusa de ses mains et partit fendre un rocher en deux.
« Saltimbanque ! s'exclama une voix haut perchée, provenant du turban enroulé autour de sa tête. Il va falloir que je t'apprenne à faire gaffe à tes poings, crénom ! »


* * *

Foxy pénétra dans la grange en poussant une porte qui, d'une manière exagérément théâtrale, émit un grincement strident. Les quelques fenêtres étant obstruées soit par des rideaux, soit par une couche de poussière suffisamment épaisse pour qu'on y fasse tenir une petite cuiller à l'horizontale, l'intérieur du bâtiment était extrêmement sombre. Cependant, elle percevait des mouvements à quelques mètres d'elle, et il lui semblait entendre des pépiements au loin.
Le marteau fermement accroché par sa main, elle avança à tâtons, prudemment, fouillant l'obscurité du regard. Soudain, une salve de plumes et de cris s'abattit sur elle. Elle esquiva une première fois d'une roulade, mais se releva pour voir un autre volatile arriver sur elle à pleine vitesse. Tentant une parade, elle opposa son marteau à son assaillant.
Pouf.
« Saltiens donc ! Qu'est-ce que c'est que ça encore ? »
Pour une fois, Foxy partageait les doutes de Mawu. A peine le volatile avait-il percuté – apparemment de son plein gré – le marteau, qu'il avait volé en éclat. Des traces de plumes éparpillées autour d'elle prouvaient cette courte lutte n'était pas un produit de son imagination, mais il ne restait rien d'autre de son adversaire. Voilà qui méritait d'être éclairci.
Elle continua plus profondément dans la grange, qui paraissait bien plus grande de l'intérieur que de l'extérieur, comme si une sorte de magie de type distorsion de l'espace était à l'oeuvre ; Foxy avait déjà rencontré ce genre de sortilèges, mais n'avait jamais réussi à en percer les mystères. Elle arriva à une échelle, la descendit, et se trouva dans une vaste salle largement illuminée. Elle mit un certain temps à remarquer que le sol était rempli de tofus qui erraient, le regard vide, parfaitement indifférents à sa présence. Elle mit encore plus de temps à découvrir que là où il n'y avait pas de tofu, il y avait un trou ; à vrai dire, il lui fallut tomber dans un de ces pièges pour s'en apercevoir. Elle remonta à l'aide d'une échelle qui semblait disposée spécialement pour aider les aventuriers tombés dans le piège, et poursuivit sa traversée de la salle avec précaution. Par curiosité, elle essaya de toucher un tofu qui dérivait paisiblement à côté d'elle.
Pouf.
«Crénom, n'en profite pas non plus, grommela Mawu. C'est pas méchant, les tofus.
-Moi, j'aime pas ça. »
Et, tout en traversant la salle, elle s'arrangea pour en toucher un maximum, du bout de son doigt, de son pied, et, même, à l'aide d'un brin de paille. Tous disparurent inexplicablement au milieu d'une gerbe de plumes.
Enfin, elle parvint à une porte ; de l'autre côté lui parvenaient des grognements, pépiements, et, de temps à autre, des rots inhumains. Raffermissant sa prise sur la garde de son marteau, Foxy poussa la porte.
Aussitôt, un tourbillon de plumes, de becs, de cris et d'une substance qui pourrait parfaitement être de la fiente s'abattirent sur elle. Foxy roula dans le tas, canalisa un flot de magie qu'elle matérialisa sous forme d'un rayon qui fendit la pièce de haut en bas, roula une nouvelle fois hors du tas, et se téléporta à quelques mètres de là, atterrissant sur une poutre. Le temps que la nuée de volatiles la repère de nouveau, elle put estimer la situation : elle se trouvait dans une petite salle, au milieu de laquelle se trouvait un tofu largement plus gros que le reste de ses congénères, affalé sur un coussin et qui semblait vociférer des ordres à la myriade de petits tofus qui se précipitaient présentement vers elle.
Elle canalisa un nouveau rayon d'énergie, tenta une téléportation mais se sentit retenue, et termina finalement en roulant au sol, marteau à la main, battant l'air frénétiquement. Après une âpre lutte, qui aurait également pu être celle d'un nourrisson se débattant pour ne pas prendre son bain, Foxy s'était débarrassée de suffisamment de tofus pour pouvoir se relever ; ceux qui n'étaient pas morts broyés sous les coups de marteau ou écrasés par une de ses roulades avaient pris la fuite et la pièce avait retrouvé un étrange calme. Quelques plumes continuaient de voler dans la pièce, exécutant quelques pirouettes avant d'atterrir en douceur.
Désormais seul au milieu de la pièce, le gros tofu ne bougeait pas. Il semblait perplexe, et regardait Foxy avec des yeux étonnement vides. Il émit un rot qui fit trembler les murs, et reprit une attitude contemplative.
Elle le menaça de son marteau :
« Ecoute moi, bouffeur de graines ! Tes sbires m'ont fait perdre mes réserves de patience. Maintenant, tu n'as plus aucune issue, alors soit tu me dis ce que je veux entendre, soit je te cuisine, et je pèse mes mots en disant ça ! »
Le gros volatile jaune continuait de fixer un point quelques mètres derrière Foxy, d'un air absent. Foxy fit volte face ; personne. Elle soupira : il était fréquent dans ce genre de situation qu'il reste un énergumène caché dans un coin de la pièce qui attend que le héros triomphant savoure sa victoire pour lui planter une hache dans les omoplates. Mais elle voyait mal un tofu lui jeter une hache dessus, et ils semblaient de toute manière avoir disparu de la pièce.
Elle se rapprocha de celui qui devait être, d'une manière ou d'une autre, leur meneur. Il ne bougea pas. Elle tenta de le toucher du bout de son doigt... Et il ne restait de la bête qu'une gerbe de plumes tourbillonnantes qui se dispersèrent dans la salle.
« Foutraille, qu'est-ce que c'est que ça ?
-Il y a du louche là dessous, confirma Foxy. Et ça ne nous avance pas dans notre enquête. »
Par pragmatisme, Foxy fouilla le tas de plumes. Pas de trace de sang ; elles étaient encore chaudes et parfaitement palpables, et ne disparaissaient pas quand elle les touchait. Elle en préleva une qu'elle enfourna dans sa besace, et continua de chercher. Soudain, sa main rencontra quelque chose de froid. Elle retira de la couche du tofu un anneau de métal qui dégageait une légère lueur bleutée, sur le pourtour duquel étaient gravées des inscriptions en lettres soignées.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
-J'suis sûr de rien, petite, répondit Mawu d'une voix songeuse, mais si c'est bien ce que je pense que c'est, on est sur la bonne piste. Et je sais qui pourrait me dire ce qu'il en est. »
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MessageSujet: Re: A la recherche du corps perdu   A la recherche du corps perdu Icon_minitimeMer 27 Mai 2015 - 18:27

Livre 1, Chapitre 3 : Mais où est leur cerveau ?

Foxy s'était retournée, déboussolée. D'où venait cette voix ? Elle soupçonna le soleil de lui avoir causé une méchante insolation, et était sur le point de partir se mettre à l'ombre quand elle entendit de nouveau la même voix. Elle était étonnamment haut perchée, un peu grinçante :
« Eh, peau de fesses, où vas-tu ? Foutraille, écoute moi, reste ici ! Arrête de courir, espèce de débile ! »
Foxy, ayant pris peur, s'était enfuie en courant. Pourtant, la voix semblait de plus en plus forte et de plus en plus irritée. Elle décida de s'arrêter et tenta timidement :
« T'es qui, toi ? »
La voix soupira :
« Foutraille non, j'espère que je suis pas tombé sur un espèce d'abruti. J'avais demandé qu'on me mette pas un espèce d'abruti ! Oh, c'est pas possible, ils vont m'entendre à l'Administration !
-Pour commencer, je suis pas débile, enfin je n'espère pas, répondit Foxy sans se démonter. Ensuite, si tu ne m'expliques pas qui tu es tout de suite, je te piétine. J'ai compris qui tu étais. »
Suivit un bref silence, qui fut rompu par une explosion de rage et de gargouillis :
« AH NON FOUTRAILLE DE SALTIMBANQUE DE MES DEUX CHAUSSURES DROITES ! Comment as-tu fait pour me démasquer ? Quelle poisse, à peine vingt secondes que je suis de retour dans ce monde et je suis grillé par le premier venu, mais foutraille, c'est pas croyable ! Comment as-tu fait pour savoir que j'étais le grand A... Attends un peu, tu te serais pas moquée de moi par hasard ? Comment tu sais qui je suis ?
-J'en sais rien, j'ai tenté ça pour t'intimider. Ca a marché, on dirait, non ? »
La vois ne répondit rien.
« Tu boudes ?
-Non.
-Je crois que tu boudes, appuya Foxy.
-Non.
-Bon, bah tant pis, je m'en vais.
-Attends ! On a un marché à passer ensemble. C'est précisé dans mon contrat, je dois passer un marché avec toi dans la première heure, sinon ça marche pas. Tu veux m'aider ?
-Bah, pourquoi pas, répondit Foxy.
-Marché conclu. »
Et c'est ainsi que l'Histoire du monde des Douze se trouva modifiée à jamais.


* * *

Tout en revenant vers la ville d'Astrub, Foxy tentait de percer le mystère qui entourait cette étrange affaire. Elle traversa des champs qu'elle n'avait pas remarqués lors de l'aller, trop obnubilée par la poursuite du volatile. Elle passa à côté d'un disciple de Cra qui fauchait sans répit tous les épis de blé qu'il trouvait ; ses yeux étaient étonnamment vides et il ne semblait prendre conscience que ses vêtements commençaient à brûler à cause du soleil.
Arrivant à proximité d'Astrub, elle vit de nombreux autres archers au regard vide qui s'affairaient à tirer sur tout ce qui bougeait, s'agglutinant parfois à huit sur un pauvre bouftou effarouché. C'était, malheureusement, un spectacle auquel elle s'était habituée. Ces derniers temps, es archers errants semblaient proliférer, surtout dans les zones avoisinant la cité d'Astrub, semant la panique parmi la faune pacifique qui y proliférait d'ordinaire.
« Va au zaap, commanda Mawu. C'est là que se trouve mon expert en runes. »
Foxy passa à proximité de la prison, où elle entendit les cris du milicien Edla Moustache, puis arriva à proximité du zaap. Aussitôt, les cris d'Edla furent comme absorbés par ceux de tous les aventuriers qui faisaient du commerce à la criée.
« VENDS AMULETTE VENEZ PAS CHER »
« VENDS CODE VITE URGENT »
« TOI TG T'ES MOCHE »
Certains des plus téméraires vinrent même se coller à Foxy et lui murmurèrent des obscénités incompréhensibles telles que :
« Vends kamas en grande quantité pas cher double v double v double v point padehack point comme »
Foxy essaya d'en repousser un premier, mais un second lui attrapa le bras et, sans plus réfléchir, elle défourailla son marteau et lui expédia un puissant revers dans la tête. Ceci sembla calmer un peu la foule de mendiants, qui s'occupa à s'agglutiner auprès d'un autre aventurier moins chanceux.
« Et maintenant, je fais quoi ? demanda Foxy.
-Tu cries, comme tout le monde.
-Pardon ?
-Tu cries. Fais comme les autres, ne pose pas de questions. »
Foxy s'éclaircit la gorge puis lança timidement :
« Il est frais mon poisson, il est frais !
-Foutraille, tu te prends pour qui ? s'étrangla Mawu. Tu vends pas du rêve avec des poissons ! Et crie plus fort !
-JE VENDS PLEINS DE TRUCS VENEZ VOIR ! hurla-t-elle, dans l'indifférence générale. PAS CHER, PLEIN, OR, RICHESSES, poisson ?, KAMAS ! »
Elle vociféra ainsi durant quelques minutes puis, soudain, elle sentit deux mains la saisir avec une force terrifiante et commencer à la déplacer.
« Saltimbanque, c'est bon ! Laisse toi faire, ne te débats pas. »
Foxy se laissa emporter plus qu'emmener vers une maison à proximité du zaap ; une des mains la lâcha pour ouvrir une porte, et l'autre la projeta en avant. Foxy roula jusqu'en bas d'un escalier douloureusement dur, et se retrouva étalée sur le dos dans une petite pièce obscure.
« C'est le modérateur qui fait ça à ceux qui crient trop fort, ricana Mawu. Je voulais te faire la surprise. »
Foxy regagna lentement ses esprits et regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans ce qui semblait être une laverie ; des tissus étaient étalés partout, malodorants pour la plupart d'entre eux. Elle en examina une pile, puis une seconde. La troisième remua vaguement et sembla se transformer en un vieillard qui bailla et déclara d'une voix ensommeillée :
« Qui est-ce, qui pénètre en ma demeure et ne craint le courroux des Dieux ni l'odeur de mes pieds ?
-Nous y voilà » chuchota Mawu.
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