L'appel de la Brume se fait entendre à quiconque tend suffisamment l'oreille.
Alors qu'il parcourait le monde à la recherche de trésor, Ungors crut alors recevoir ce mystérieux appel, un cri qui le guida jusqu'au sud-est des bois de Litneg.
Arrivé en ces lieux, il trouva un couple de bouftou affolé, sans maître ni but. S'approchant des créatures laineuses, l'Osamodas distingua un air familier chez celles-ci, mais lorsqu'il approcha sa main du plus petit, il se sentit traverser avec stupeur la toison blanche.
Il n'eut alors guère le temps de se remettre de ses émotions qu'un trooll affamé se jeta sur eux, visiblement désireux d'un bons repas à base de bouftou dodu. Malgré sa résistance, Ungors ne put sauver le bouftou, mais vengea sa mémoire en achevant sans ménagement le trooll sauvage.
Les émotions se succédaient sans doute en un tourbillon dans son esprit, et Ungors réalisait qu'il revivait là une période sombre de sa vie, celle qui fit tout basculer et le propulsa sur la route du Royaume de la Brume... Mais à peine eut-il réalisé cela qu'une nouvelle voix résonna, l'appelant au loin et le tirant de la rêverie dans laquelle il était plongé.
En réalité, Ungors se trouvait dans l'atelier de Gringalet, qui souhaitait se servir de la fin de période d'essai de l'Osamodas pour l'entraîner dans une de ses expériences douteuses : plongé dans un rêve, Ungors revivait en effet un épisode de son passé, mais pendant ce temps, Gringalet capturait l'essence de Brume à l'origine de ce souvenir... car la Brume et les esprits qui l'habitent sont capables, d'après la croyance, de matérialiser les scènes du passé, puisqu'elles y ont assisté.
Le stemaer se réjouissait du succès de son opération, ne remarquant même pas la mine triste de son cobaye. Il s'empressa alors de rejoindre Wahn au château d'Amakna, lequel expliqua être à l'origine de cette mystérieuse expérience.
Mais alors que tout ne semblait que cruauté, Gringalet apporta l'essence de Brume, et Wahn la manipula pour faire apparaître un compagnon bouftou à la fourrure bien palpable cette fois-ci. Prétendant qu'il était une sorte de "réincarnation" d'un membre du troupeau, le vieil homme arguait que le souvenir d'Ungors entretenait l'allure de cette créature.
Elle ne vieillissait pas, ne se nourrissait pas, ne se reproduisait pas, et pourtant, elle était bien présente... Pourtant, Ungors peinait à reconnaître un membre de sa meute ravagée.
N'était-ce là qu'une autre illusion de la Brume ? La Brume a-t-elle seulement joué un rôle ici ? Ou toute cette opération n'est-elle finalement qu'un vaste tour de passe-passe ?