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 Kiminus, le scientifique raté.

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Kiminus

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MessageSujet: Kiminus, le scientifique raté.   Kiminus, le scientifique raté. Icon_minitimeMar 8 Mar 2011 - 22:41

Partie 1 : Ma naissance.

Mes premiers souvenirs d'enfance sont assez flous, mais j'en perçois encore quelques détails.

Je suis l'orphelin d'une union bénie entre Ecaflip de haut rang, milicien Bontarien, séduit par une jeune disciple du Dieu Sacrieur, d'origine Brâkmarienne.

Les futurs époux s'étaient rencontrés lors d'un raid à Brâkmar, où mon père - celui qui devait être mon père - de son grade de Général, attaqua l'immense Cité. Après plusieurs jours de guerre inutile, il décréta l'état de siège, voyant que toute tentative d'assaut était inefficace et se mit à attendre le moment de faiblesse qui ne venait pas.
Les Bontariens l'ignoraient, mais Brâkmar disposait d'un large réseau souterrain de mines, qui servait dans des cas comme celui-ci au ravitaillement et à l’approvisionnement en vivres à la Cité. D'ordinaire, ces galeries étaient exploitées en tant que mines, et quelques fois des bandits s'y terraient, échappant ainsi aux forces de l'ordre. Débordés de travail, les soldats Noirs chargeaient les femmes de s'occuper du commerce avec Amakna, les laissant gérer les biens de la Cité.

Mais, malheureusement pour la Cité Sombre, Krypt - mon père - était un fin stratège et découvrit après quelques semaines de recherches vaines ce subterfuge, et mis en place un plan pour le contrer : Ses soldats se déguiseraient en femmes et porteraient à ses ennemis des mets empoisonné à la place de leur nourriture habituelle. Ainsi, la population serait décimée et Bonta La Puissante prendrait le contrôle de sa plus grande et éternelle rivale, Brâkmar La Terrible

Il y avait à Brâkmar une jeune disciple de Sacrieur - celle qui allai être ma mère - nommé Calypso. Sa beauté n'avait d'égale que son discernement, et on disait d'elle d'une grande combattante, capable de tuer ses rivaux d'un seul mouvement de l'index. Issue de famille noble, elle avait de nombreux prétendants, mais se refusait à épouser chacun de ceux qui se présentaient à elle.
Calypso avait dédié sa vie au culte de Djaul, son Dieu vénéré, et elle n'en détournait pas sa voie.

Le jour vint où Calypso dut, comme les autres femme de la Cité, se rendre dans les galeries afin d'apporter de quoi se nourrir aux Soldats et aux habitants. A la manière de ses congénères, elle emprunta le tunnel principal et se rendit accompagnée de quelques autres jeunes femmes au marché d'Amakna où elle emplit ses paniers de viande de Bouftou, de Tofu et de Crocodaille, d'épices et de Cawottes découpées. Elle recouvrit le tout d'un mouchoir de lin pour le préserver des insectes et se mit en route pour Brâkmar.
Arrivée près du passage, groupe se joignit au sien, des femmes comme elle qui avaient accomplit la même besogne. Tandis qu'elles cheminaient toutes ensemble, sans échanger mot, Calypso observa les femmes qui les avaient rejoint.
Elle se tenaient étrangement et leur démarche n'avait rien de féminine, ce qui l'intrigua. En s'approchant un peu plus, elle s'aperçut que leur cheveux avaient des nuances différentes, comme si on les avait rallongés, et l'odeur qu'elles émanaient lui fit plisser les narines, tant on aurait dit du crottin.
" Ce ne peut pas être des femmes se dit-elle, ce sont des hommes déguisés ". Elle s'approcha de l'un d'eux, une idée en tête :
" Votre panier m'a l'air bien lourd, fit-elle poliment, et le mien est bien léger, voulez-vous que je le porte ?
L'autre répondit un "non" à peine distinct qu'elle dut tendre l'oreille pour le percevoir plus clairement.
Calypso en était bien sûre à présent, ce n'était pas une femme qui lui avait parlé.

Discrète, la jeune prêtresse les suivit au fil des galeries jusqu'aux cuisines ou elles déposèrent leurs chargement sur les grandes tables où la nourriture était déballée, préparée et assaisonnée, avant d'être transportée aux réfectoires.
Suspicieuse, elle s'approcha et découvrit les aliments. Depuis son plus jeune âge, Calypso avait été éduquée de façon à reconnaître une grande partie des poisons connus dans le Monde des Douze, et elle n'eut aucun mal à distinguer la biologine finement distillée dans le panier, dont les fruits avait une teinte légèrement bleuté, difficilement visible mais pas pour l'oeuil exercé de la disciple de Djaul. Elle remplaça les aliments par les siens et courut jeter le tout dans la benne où l' on entassait la nourriture avariée, puis se rendit vers la Tour de Brâkmar où elle alla consulter son père.

Après l'avoir écoutée, le vieux sage lui conseilla d'user de ses talents d'espionne et de se rendre au camp ennemi afin de découvrir ce qui se tramait, bien que la tentative d'empoisonnement soit une preuve des plus évidente de l'impatience des Bontariens.


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MessageSujet: Re: Kiminus, le scientifique raté.   Kiminus, le scientifique raté. Icon_minitimeDim 13 Mar 2011 - 16:52

Calypso se vêtit d'une robe en lin finement tressé qui lui couvrait la poitrine jusqu'aux épaules, où une lanière en cuir fin de sanglier des plaines la nouait. Elle se coiffa rapidement, laissant sa longue chevelure danser dans son dos et se mis en route pour les Landes de Sidimotes. Malgré toutes les légendes que l'on racontait sur cet endroit, comme tous les Brâkmariens et les Brâkmariennes, Calypso n'en n'était pas le moins du monde effrayée; elle était née dans ces contrées et y vivait en toute tranquillité.

Pieds nus, elle marcha quelques temps, les pieds rougis par le sol calciné, avant d'arriver à la muraille. Haute de plusieurs mètre et épaisse à la façon d'un tronc d'arbre, elle empêchait toute fuite des apparente des Brâkmariens.
Mais, en dépit des tours de bois disposées toutes les vingtaines de pas, Calypso réussit facilement à déjouer la vigilance des soldats en faction. Dansant avec l'ombre, son corps parfait épousant l'obscurité, elle ne laissait aucune particule de lumière si faible soit-elle la découvrir.
Elle progressa ainsi de sa démarche souple et aisée jusqu'à un lac enflammé où l'armée avait élu résidence provisoire pendant la durée du siège.
Le camp était en pleine activité, à cette heure de la nuit - ce qui étonna Calypso. Elle s'avança à pas mesurés, veillant toujours à ne se faire remarquer de personne et s'approcha de la tente principale où elle supposait trouver le chef de l'armée.
L'endroit était désert et Calypso s'installa derrière un fauteuil de bambou tressé, bien cachée par l'obscurité qui régnait là. Elle resta ainsi longtemps, attendant qu'un quelconque bruit vienne troubler le silence.
Elle devint somnolente, ses yeux se fermèrent, son esprit se plongea peu à peu dans une sorte de transe, et finit par s'endormir complètement.
Un rayon de lumière l'éblouit et l'obligea à se réveiller presque ne sursaut. La jeune disciple de Djaul avait les mains liées entre elles et rattachées au pieu principal de la tente de commandement. Trois hommes lui faisaient face, un disciple du dieu Ecaflip et deux du dieu Iop.
" C'est elle, dit brusquement le premier. On l'a trouvée dans un coin, par là, ajouta-t-il en désignant d'un geste vague un recoin sombre de la tente.
Un second homme s'avança :
- Bien, laissez nous seul je vous prie.
Les deux hommes - Calypso devina qu'ils était soldats - s'en allèrent.
- Je suis Krypt, chef des armées, dit l'Ecaflip en la ragardant droit dans les yeux. Qui êtes-vous ? Que faisiez-vous ici ?
- Je suis Calypso, et la raison pour laquelle je suis ici ne concerne que moi-même, fit effrontément la disciple de Djaul.
- Répondez-moi. Dans le cas contraire je me verrai ... obligé de vous confier à un spécialiste qui saura vous le faire dire.
- Confiez-moi à qui vous voulez, je ne répondrai pas.
- C'est ce que nous verrons, dit Krypt avec une mine suffisante, c'est ce que nous verrons .. "Il se leva et tira sur un cordon qui pendait du haut de la tente. Presque aussitôt, un homme maigre se présenta et mit un genou à terre.
" Vous m'avez demandé, maître ? couina-t-il.
- Fais venir Derungr ordonna son supérieur."
Le serviteur eut un hoquet mais ne dit rien et se leva aussitôt sur ses jambes squelettiques qui parurent s'animer comme par enchantement d'une force surhumaine, tant il courut vite.
Il se présenta quelques minutes après accompagné d'un tout petit homme au visage dur et creusé par les années.
Krypt désigna Calypso d'un mouvement raide :
" Ne soyez pas indulgent. Traitez-là comme un homme."
Le petit homme ne répondit pas et se dévêtit de son manteau, et Calypso put le détailler plus précisément. Vêtu très simplement, il arborait un collier d'émeraudes sculptées qui mettaient en valeur son visage d'un pâleur macabre. Son nez fin et osseux donnait à sa figure une allure sévère, mais dans la mortelle pâleur de son visage, un seul détail frappait : ses yeux.
On les eut crus vides de toute vie, inanimés si une lueur sombre ne passait de temps en temps, comme pour raviver la flamme d'un défunt.
Calypso, pour la première fois de sa vie, eut peur. Jamais elle n'avait vu un tel homme. On eu dit qu'il était la mort en personne, que son apparition était pour vous le signe du passage de vie à trépas. La jeune disciple de Djaul tendit son esprit vers celui de son Dieu et pria. Elle ne pria pas le salut de son âme, elle pria pour ne pas manquer de courage, pour ne rien avouer. Elle pria pour être forte aux épreuves que Djaul lui imposerait. Et tout en priant, elle sera ses mains l'une contre l'autre, brisant les cordes qui les retenaient. Elle se sentit transportée sur un objet froid et dur mais n'ouvrit pas les yeux. Elle continua de prier, les mains croisées sur son coeur.
On lui enleva ses vêtements mais ni sa nudité, ni la morsure du froid sur la pierre ne la firent réagir. Elle était tant concentrée sur sa prière qu'elle ne percevait plus rien autour, plus rien n'avait aucune importance.
Elle sentit qu'on lui entaillait le bras avec une lame. Le bourreau répéta ce geste plusieurs fois. Elle compta cinq plaies, une sur chaque bras, sur chaque jambes et une autre entre ses deux seins, mais elle soutenu la douleur et se montra plus forte que la mort.
Sa bouche, muée dans un mutisme sourd, ne s'ouvrit pas plus quand on brûla sa chevelure, ni quand on lui arracha les ongles. Elle entendit des bruits sourds, et toujours plongée dans sa prière à Djaul, elle compris que la torture était terminée pour le moment. Elle se réjouit mentalement de sa victoire, et sans attendre plus s'abandonna au sommeil.
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MessageSujet: Re: Kiminus, le scientifique raté.   Kiminus, le scientifique raté. Icon_minitimeDim 13 Mar 2011 - 17:39

Krypt observa la jeune fille endormie. Il n'en croyait pas ses yeux. Comment une jeune fille à l'air si fragile avait pu résister à une torture de Derungr, sans sembler éprouver la moindre douleur ? Encore une question qui restait sans réponse.
Le jeune disciple d'Eclaflip observa le visage toujours beau de Calypso, malgré le sang qui couvrait son corps et sa longue chevelure ondulée cruellement dispersée sur la table de travail. Des croûtes s'infectaient déjà sur les plaies ensanglantées de la jeune fille et Krypt souhaita sincèrement qu'elle s'en sorte, qu'elle réponde à ses questions à temps pour rester en vie.

Le lendemain fut un jour morne pour Krypt qui ne cessait de penser à sa jeune prisonnière, que son bourreau avait laissée se reposer à la même place dans sa tente de commandement, pour qu'elle ne meure pas à la prochaine séance. Son corps mutilé avait habité ses rêves durant toute la nuit et chacune de ses pensées était tournée vers Calypso. La jeune fille, quant à elle, ignorant royalement son entourage, elle continuait de reprendre des forces, et son visage devenait de plus en plus dur au fur et à mesure qu'elle se rétablissait. Il était ahurissant de voir la vitesse à laquelle elle guérissait, comme si en une journée elle eut un don.
En vérité, Calypso n'avait cessé de prier Djaul toute la nuit et la journée durant, il l'aidait à guérir de ses maux, l'entourant de son cocon protecteur. Tout en priant, elle se remémorait du visage de son bourreau, livide et sans émotions, de ses yeux vides qui la torturaient presque plus que ses plaies.

La nuit revint et Derungr avec elle. Il était aussi effrayant que la veille, son visage ne trahissait pas plus d'émotions qu'un masque de cire. Il sortit d'une malle en fer des instruments que, les yeux résolument fermés, Calypso ne put voir, et les disposa sur la table tout en les astiquant, de façon à ce que Calypso entende les lames frotter, les fouets claquer. Il la laissa ainsi pendant plus d'une heure, ne lui donnant que l'idée de ce qui lui arriverait. La jeune disciple de Djaul avait de plus en plus de mal à se concentrer sur sa prière, même si une partie de son âme restait toujours entièrement à converser avec lui.

Cette fois-ci, quand la douleur vint, elle se fit plus insistante, la lame pénétra plus profondément dans la plaie à peine cicatrisée. Puis, après avoir remué sa chair avec sa lame et s'être amusé à attiser la douleur jusqu'à ce que Calypso se convulse, il lui attrapa les seins et les marqua au fer rouge, qu'il avait laissé chauffer pendant l'heure de sa préparation. Il la marqua d'un grand D maljuscule, abréviation de "Deletas", qui ordonnait à la mort de supprimer sa victime quand il en aurait fini avec elle.
Krypt le regardait agir sans mot dire, mais l'on voyait bien qu'il était troublé. Son visage en sueur et ses yeux inquiets trahissaient une émotion profonde même si personne n'y prêtait attention.
Calypso poussa un cri déchirant quand Derungr lui enfonça brutalement un bâton dans son vagin et un autre dans sa bouche, lui causant une douleur si vive qu'elle s'en évanouit.

Krypt, bouleversé, intervint :
"- Laissez-la, vous allez me la tuer.
Derungr obéit, mais pour la première fois une lueur de dégoût passa sur son visage. C'était sa victime. Il ne la laisserait à personne ."

Le chef des armées prit Calypso dans ses bras comme s'il la connaissait depuis des années et l’emmena loin du camp, dans une grotte fermée par un rideau de feuillages qui la mettait à l'abri de tout. Il avait découvert cet endroit avec son père et sa mère quand il tenait à peine sur ses deux jambes, ils avaient passé là de merveilleux moments en famille, redécouvrant la vie en pleine nature comme aux temps d’antan, savourant une vie complète et merveilleuse. Éphémère plaisir par ailleurs, puisque son père en sortant de la grotte un beau matin, fut abattu par des Brâkmariens qui patrouillaient là. Ce meurtre lui avait valu cette haine farouche envers les Bontariens.
Il déposa Calypso sur un lit de verdure et s'assis près d'elle. Sa beauté, comme auparavant le frappa. Son visage couvert de sang, la marque sur son sein, les plaies sur son corps ne faisaient que donner à sa beauté une sauvagerie farouche, la rendant plus impressionnante, plus redoutable.
Le visage de la jeune disciple de Sacrieur se détendit peu à peu, et ses traits tirés se décontractèrent, laissant passer un rayon de bien-être dans ses yeux bleus. Krypt s'amusa à observer les jeux de lumières qui passaient sur le corps nu de Calypso et se surpris à admirer ses formes. Gêné, il la recouvrit de sa cape, une belle cape militaire, cousue et ornée en décorations, en fils d'or, et doublée de laine de Boufmouth Royal. C'était une cape coûteuse et précieuse, mais Krypt n'avait aucun scrupule à la souiller sur une vulgaire prisonnière, par ailleurs il ne se considérait plus tout à fait comme un soldat Bontarien.
Il s'allongea près de la jeune Brâkmarienne, et, son corps contre le sien, il s'endormit.
Sa nuit, peuplée de rêves, fut la plus agréable que jamais il n'en connut. Il avait enfin le sentiment d'être libre, heureux et débarrassé de toutes limites, de toutes règles. Il était enfin un homme, un vrai.

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MessageSujet: Re: Kiminus, le scientifique raté.   Kiminus, le scientifique raté. Icon_minitimeMer 16 Mar 2011 - 13:30

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Krypt émergea du sommeil. Des rayons de soleils arrivaient par des percées de feuillage, donnant à la caverne un aspect féerique.
Il écarta la végétation et admira le spectacle qui s'offrait à ses yeux, laissant couler le flot de ses souvenirs d'enfance. Il se revit, courant allègrement dans la prairie où poussaient en abondances des tournesols qui se laissaient aller au gré du soleil et du vent.
Il courut dans les prés, se roula dans l'herbe et respira l'air frais, goûtant enfin à un bonheur retrouvé.

Il alla retrouver Calypso quelques temps plus tard. Celle-ci, loin d'être reconnaissante, ne pipa mot de la journée, se contentant de manger ce que Krypt lui donnait et de le dévisager. La nuit tomba bien vite et ils replongèrent dans leur sommeils.

Pendant les jours qui suivirent, Calypso s'immergea davantage dans son mutisme obstiné, ne voulant pas répondre aux tentative du jeune disciple d'Ecaflip pour engager quelque conversation.
Krypt, désemparé, ne savait que faire pour la soulagé. Il restait alors près d'elle, veillant à ce qu'elle ne manque de rien. Calypso se rétablissait rapidement et en quelques jours elle aurait pu se mettre debout et faire quelques pas si elle l'avait voulu, mais elle persistait à ne rien faire et à ignorer Krypt.
Par moments, elle adressait une prière muette à Djaul pour ne pas perdre sa foi, et cela lui redonnait un sentiment de force. Ses cheveux repoussèrent à une vitesse à peine imaginable et elle redevint à nouveau la belle Brâkmarienne, farouche et rebelle d'auparavant. Mais l'on sentait bien que quelque chose avait changé dans son attitude. De joyeuse et radieuse elle devenait réservée et froide, et distante.

Krypt ne sortait que rarement, pour subvenir à leurs besoins en nourriture et en eau pour lesquels il devait parcourir plusieurs lieues, revenant à chaque fois avec un stock suffisant pour une bonne semaine. Ils mangeaient peu de viande, se contentant souvent de baies et de céréales trouvées dans un champ, et de l'eau pure d'une rivière qui coulait derrière la colline où ils se lavaient et s'abreuvaient. La région n'était habitée que par quelques paysans et le village le plus proche ne se situait qu'à une vingtaine de lieues, leur laissant une tranquillité relative. Malgré tout ce confort, ils n'étaient l'un ni l'autre heureux, tous deux rêvaient de revenir à une vie normale, chacun dans sa Cité. Quand chaque soir, au moment du coucher de soleil, Krypt adressait une prière à son Dieu, Calypso faisait en sorte de ne pas être dans la grotte à ce moment précis, ou détournait la tête et faisait semblant de ne pas y prêter attention.

Un soir, alors que le jeune guerrier Ecaflip était agenouillé au bas de la colline, il vit tout d'abord un nuage de poussière, puis une horde de guerriers montés sur leurs Dragodindes s'arrêta près de la grotte. Paniqué, Krypt se cacha derrière un vieux chêne et écouta.
" J'crois qu'ils ne sont pas ici, chef, cria un dragodindier.
- Tais toi, et fais ce qu'on te dis beugla un autre.
- Non, au contraire. On a fouillé tout le Monde des Douze sauf cette foutue région, ils peuvent pas s'planquer ailleurs, fit celui qui devait être le chef de l'expédition.
- Quand même, Calypso .. j'aurais jamais pensé ça d'elle, reprit le premier.
- Qu'est-ce que tu peux bien en penser ? C'est une princesse après tout.
- Oui, s'tu veux ... bougeons d'ici, y'a rien à voir.
- T'as peut-être raison f'nalement. Allons-y."
Il y eut un bruit de galopade et la petite troupe s'éloigna, laissant derrière elle un nuage de poussière, laissant Krypt interloqué. Ainsi, son ancienne prisonnière était une princesse de Brâkmar ?
Décidément, plus il croyait en savoir sur elle, plus une nouvelle facette de sa personnalité voilée de mystère avait le don de le rendre perplexe.
Il revint à la caverne après avoir écarté le rideau végétal et retrouva Calypso assise comme à son habitude sur le sol couvert de mousse. Il la regarda.
" Nous sommes recherchés, tu le savais ?
La princesse ne répondit rien, mais Krypt devinait sa réponse muette. Bien sûr, qu'elle le savait ! Le jeune guerrier hésita d'abord, puis se lança.
- Alors comme ça, tu ... tu es une princesse ? Calypso tourna brusquement la tête.
- Comment sais-tu cela ? Sa langue s'était animé comme de sa propre volonté, laissant libre cours à une voix mélodieuse.
- Ce n'est pas là l'important. Mais maintenant, j'en ai la certitude.
Ils passèrent ainsi la soirée à discuter, et Calypso retrouva ainsi de la joie, et finit par s'endormir fatiguée, mais heureuse. Elle rêva de Krypt cette nuit là. Elle le vit illuminé, tel un coeur d'or qui s'offrait à elle.
Calypso avait toujours pensé que les Bontariens n'étaient que des bons à rien, des idiots et des lâches et comme toute bonne Brâkmarienne, elle n'avait jamais eut l'idée que cette vérité puisse être remise en cause. C'est seulement aujourd'hui qu'elle réalisait à quel point. Après tout, le monde n'était-il pas peuplé d'hommes et de femmes civilisés, possédant tous un coeur et ayant tous des sentiments ?
La jeune fille se réveilla avec toutes ces pensées en tête, méditant sur le bien-fondé de sa religion, doutant à présent de l'existence de Djaul qui l'avait vouée à une haine injustifiée..
La journée passa comme un rêve pour les deux jeunes gens, ils vivaient pour la première fois des instants de profondes joies ensemble, et le soir ils unirent leurs corps et leurs âmes, mettant un terme à leur vie passée et ouvrant une porte sur leur vie future.
Neuf mois plus tard, je naissais de leur union mais ma mère ne survécut pas à l'accouchement, qui se fit sans aucune aide que celle de Krypt qui n'y connaissait pas plus en bébés qu'en femmes.
Le jeune disciple d'Ecaflip se pendit de désespoir au chêne situé devant la caverne, ou on le retrouva quelques heures plus tard. Il avait mis l'entrée de la caverne bien en évidence, arrachant grâce à ses mains la végétation et l'on m'y trouva, sur le corps de ma défunte mère.

Je fus ensuite élevé par la famille qui m'avait retrouvé; plus par nécessité que par amour puisque ma famille ne m'avait pas reconnu, m'abandonnant à la sauvagerie du monde extérieur. Mais cela, c'est une autre histoire.

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MessageSujet: Re: Kiminus, le scientifique raté.   Kiminus, le scientifique raté. Icon_minitimeVen 18 Mar 2011 - 19:45

Partie 2: Mon enfance


La première partie de mon existence de bambin, je l'ai vécue avec la famille de pauvres paysans qui m'avaient trouvé. Ils ne m'élevèrent pas par amour, mais comme je l'ai dit un peu plus haut, par nécessité. Ils me nourrissaient des reste de leurs assiettes, me lavaient au moyen des eaux usées et me faisaient dormir dans recoin minuscule sous l'escalier massif, où j'avais à peine la place de tenir allongé. Mon seul luxe était un petit cheval de bois peint, avec lequel je ne me lassais jamais de jouer pendant des heures, me voyant courageux soldat combattant des ennemis invisibles.
Puis, à la veille de mes cinq ans, ils durent avoir un accès de découragement car ils me vendirent à un marin, sur le port de Sufokia.
L'homme était âgé d'une quarantaine d'années, se nommait Crésus Rich - était pauvre comme un Bwork - mais me recueillit dans son modeste bâtiment, un trois-mât ( qui n'en possédait que deux ) du nom original de Bitume. Avec Bitume et son équipage de six membres, il avait exploré tous les recoins d'une carte qu'il avait dans sa cabine de commandement, du moins c'est ce qu'il prétendait. Moi en tout cas, j'avais un peu de mal y croire, tant le bateau me paraissait vieux et délabré. Quand j'interrogeai mon nouveau tuteur sur son âge, celui-ci me répondit qu'il était plus vieux que le monde; ce qui me parut fort étrange.
Je passai mes premiers jours à découvrir le voilier et l'enfant que j'étais explora avec émerveillement tous ses recoins si bien que je finis par le connaître par coeur. Bien que petit, il recelait de nombreuses cachettes et je m'amusais à les utiliser dès que quelqu'un me cherchait; celle que je préférait entre toutes était un espace obscur derrière une pile de barriques dans la réserve située sous le pont, dans la sombre cale. Aucun membre de l'équipage ne m'y avait jamais surpris et lorsque je déboulai en hurlant sur le pont, ils m'accueillaient tous bras ouverts, en riant. Les sept marins s'étaient pris d'affection pour moi, ils aimaient ma naïveté infantile et je les faisais rire. J'appris à les connaître aussi bien que moi-même et les appelai tous par leur nom au bout de quelques jours. Il y avait un gros, qui portait éternellement un bandeau rouge sur la tête et qui s'appelait Burbich. Il était l'homme à tout faire de Crésus. Un second, nommé Klope, s'occupait de hisser les voiles, et de les replacer quand il y avait du vent. Il était en permanence sur le pont pour vérifier si il n'y avait aucun problèmes.
Un autre homme, qui s'appelait Mur supervisait tout ce qui concernait le trajet. Il avait sans cesse une carte sur lui et connaissait mieux que personne les courants maritimes.
Le troisième marin, était un homme assez fade que je n'aimais pas trop. Enfin .. je crois que c'est lui qui n'appréciait pas ma compagnie car il m'évitait en permanence et me jetait des regards étranges quand je le croisais. Je n'ai jamais su à quoi il servait exactement. Je le surnommais à ce propos Néant.
Notre cuisinier avait pour nom Tetentronk, mais on le surnommait Tête. Dès que je me rendais à sa cuisine, située tout en bas du bateau, il me préparait de délicieux petits plats, que je dévorais toujours avec enthousiasme.
Il y avait aussi l'homme de vigie, un grand Crâ aux yeux sombres dont on disait qu'il pouvait voir un oiseau à des centaines de kilomètres. Il se nommait Guélon, mais j'eus peu le loisir de le connaître, il descendait peu sur le bateau et on lui avait installé un hamac en hauteur. Le capitaine m'avait jugé trop petit pour monter là-haut, et les cordages me fascinaient. Je rêvais de m'installer sur un mât, et de me balancer au gré du vent, tel un oiseau.
Et bien sûr, le dernier membre était le Capitaine lui-même, qui était constamment posté au gouvernail. Quelques fois, quand Crésus était fatigué, Néant prenait sa place pour quelques heures. Je n'aimais pas ces moments, car - peut-être n'était-ce que moi - mais j'avais l'impression que le trois-mâts tanguait plus que d'ordinaire.
Tous les soirs à l'heure du coucher, une partie des marins partait s'allonger sur ses hamacs, tandis que l'autre restait pour une partie de la nuit. Ils se relayaient ensuite vers deux heures du matin, et c'était aux autres d'aller se reposer.
La vie était parfois dure quand nous étions en mer. Notre bateau transportait des marchandises qu'il devait expédier aux quatre coins du Monde des Douze, de l'île de Moon à celle du Minotor, et tout ça dans des temps limités. Le pauvre Capitaine n'avais jamais beaucoup de bénéfices, tant il avait du mal à nourrir et payer ses hommes et à livrer sa cargaison dans les temps.

Durant les trois premières années que je passais sur le navire, j'apprenais la fonction de matelot, je nettoyais le pont, servais les plats, faisais passer des messages, je préparais les hamacs, et je faisais aussi la lessive et la vaisselle, aidé de Tête.
Je m'occupais aussi de notre tofu voyageur, un vieil oiseau qu'on avait nommé Pigeon, je ne sus jamais l'origine de ce nom amusant, mais tout ce que je savais était que Pigeon était un vieil animal récalcitrant, à très mauvais caractère, qui avait sans cesse plus de mal à expédier des messages et qui ne perdait jamais une occasion de me pincer le doigt à l'aide de son petit bec. Cela ne faisait jamais vraiment mal, mais ce n'était pas non plus une marque affective.
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