Calme... Apaisement... Fraicheur... De l'herbe... Je suis allongé par terre.
J'ouvre les yeux.
La nuit me sourit.
Je lui souris en retour. Tout semble si agréable...
Le ciel étoilé et,au loin, un apaisant bruit de fond. Une cheminée ? Je l'ignore...
Je me redresse, et marche. Au loin une douce brume s'approche. Elle semble si douce, si accueillante...
Je me lève et regarde autour de moi. Une immense plaine luisante au clair de lune. Je n'ai pas souvenir de m'être tant senti décontracté de toute ma vie.
La brume. Elle approche.
Je m'avance.
Plus que quelques khases avant d'y entrer.
Plus que deux.
Ou trois.
Je n'ai jamais été bon en estimation de distance.
Tiens... La brume semble avancer plus vite. Elle arrive de plus en plus...
..
Je suis dans la brume.
J'ai envie de dormir.

"Laaache priiiiisse..." murmure une voix.

Lâcher prise ? Prise à quoi ?

"Rejoins-nous..."

Qui donc ?!

"Réveille-toi ! Ne les écoute pas !"

Maman ? Où sommes-nous ? Où es-tu ?

"Peu importe ! Réveille-toi ! Cours ! Ne reste pas planté la ! Regarde ton bras !"

Pourquoi est-elle si paniquée ? On est si bien ici...
Je regarde mon bras.
Tiens... Une main fantomatique se détache de mon bras, comme si mon âme en sortait. Ça me rappelle mes invocations de tofus... Oui, forcement, ma chaire ne peux tenir sans mon âme. C'est pour cela que le bout de mes doigts se détache de mon corps...
On est si bien....

Je m'allonge.

Quel belle lueur dorée que celle de la partie principale de mon âme...

Aïe.

Qu'est ce donc ?!

Ma jambe... Elle brûle... Une douleur sourde, remontant le long de ma jambe. Non ! Mon âme ! Elle rentre dans mon corps! J'étais si bien...

"Adieu..." Murmure la femme.

Flash.

Lumière vive. Aveuglement. Le crachotement du bois de cheminée est maintenant un bruit de feu hurlant. Je suis de nouveau allongé par terre.

Aïe !

La douleur me fait me relever brusquement.

De l'air !

Je respire de toute mes forces, sentant le fluide vitale s'infiltrer dans mes poumons, redonnant vie à mon corps trop longtemps engourdi par ce qui semblait être la macabre étreinte.

Saloperie de tofu ! Il becotte ma cuisse !

"Si tu continues de remonter ma jambe, dans environ 10 centimètres, je te fouetterai tellement fort que tu ne pourras plus picorer que de la soupe."

D'un coup de jambe, je chasse le tofu, et jette un regard autour de moi. Du feu. Partout. Un liquide rouge coule le long de mon cou. Je frissonne brusquement et tousse violemment.
Je touche mon crâne.
Douleur.

Qu'il est bon de se sentir vivant...

Je me lève et examine ce qui semble être un village dévasté par un incendie. Comment ai-je atterri ici ?

Je m'examine. Un symbole stylisé est tatoué sur la partie supérieur de ma main.
Tiens.
C'est le même symbole que sur le mur de cette chaumière.
J'avance.
Seule la partie arrière de la maisonné semble avoir été touchée par la fureur des flammes.
Je défonce la porte.
Une femme git, inconsciente, sur le sol, une épée plantée dans le corps. Sur la garde , on peut lire:[/i]
"propriété du gran chaif bwork"
Elle porte un collier rond. Le même symbole que celui présent sur le mur et ma main y figure.
Son visage semble agréablement familier.
Je me penche pour attraper son collier. Il me sera de toute façon plus utile qu'à elle.
Tiens ?.. Quel est cet ouvrage que la femme semble cacher derrière sa robe ?
Vertige.
Je tombe.
Echo.
Ma tête tourne.
Une voix.
Ou serait-ce des voix ?
"Sssss...Toi qui défies notre puissssssance, tu n'aurais pas du ssssssurvivre. Tu dois ton âme à ssceeeettteee femme !
Blasphème !
Trahison !
Honte à ceux interférant avec la mort par de si vils incantations ! Ce livre est une abomination !
Nul repos, nul paix pour toi, tant que tu n'auras pas payé ta dette ! Puisssssque la mort ne veut de toi, va et ssssssert la Brume ! D'autres ssssonnt comme toi, et tu ne peux vivre avec de sssssiimples mortelles ! Va, et en échange de ta vie ssssert nous, où ssssssson âme prendra la place la tienne dans la Brume, et son agonie sssssera éternelle !! " s'exclame une voix fantomatique.

Cette femme devait être un membre de ma famille. C'est donc cela.
Cette femme à échangé son âme contre la mienne.
Je m'étonne de ne rien éprouver.

Une étrange torpeur m'envahie.
Je ne contrôle plus ni mes mots ni mon corps.
Je prononce inexorablement et solennellement les mots d'un serment dont je sens la puissance.  
" Moi, Martinet, jure allégeance au monarque de la brume et à son royaume.
Que la brume m'emporte si je faillis à cette tâche. " prononçais-je distinctement d'une voix cadavérique.

Un sinistre rire retentit

"Tu es notre... Soit. J'espère que tu ne le regretteras pas... trop..." dis la voix, alors qu'elle semblait être emporté par le bruit des flammes se rapprochant.


Je me relève.
Je n'ai pas très bien saisi l'ampleur de ce qui m'est arrivé.
Qui est donc ce "Monarque de la Brume" auquel je me sens désormais lié ?
Le symbole sur ma main brûle.
Posé à plat, une des huit flèches le composant semble indiquer une direction.
Encore tout étourdi par cet étrange expérience, je ramassais le livre.

"Kal'th Em Ao Di Osamodas.. Mhh. Invocation majeur de la maison Osamodas ?"

Tiens. Je n'ai pas souvenir d'avoir appris cette langue.

Je m'empare de l'ouvrage, qui aura encore moins d'utilité pour elle dorénavant.

J'ai mal au crane. Mais je ne vois aucune bonne raison que cela cesse, et je n'en ai nulle envie.

La douleur me permet au moins de différencier cette sombre réalité de ce doux enfer qu'était cette brume.

Je sors de l'habitation, le feu rattrapant mes investigations, non sans auparavant jeter un dernier coup d'oeil a ce lieu où plus rien ne me rattache désormais.


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Six mois plus tard...

Une auberge. Enfin.

"Reth' Naoul Korma Akh'al Desbawa", dis-je à ma fidèle monture.

Je descends et rentre dans l'auberge.
Je m'approche du bar.

"bonjour je voudré une chop de bièr svp... c ke sa done soif la route"

Quel language primitif. La nausée me prends alors que ces mots bwork blasphématoires souillent mon âme déjà balafrée.
Je m'assois à une table au fond et attends que l'aubergiste m'apporte ma bière.

"Tien bonome, ca fera 15 kama"

Je résiste à l'envie de le fouetter et le paye promptement.

Las et pensif, je sirote ma bière.
Cela fait maintenant 6 mois que je parcours ce que les habitants de ces contrées semble nommer "Le Monde Des Douzes". Une histoire dragon et d'oeuf, soit disant indomptable. M'est avis que leurs Osamodas sont incompétents, m'enfin.
Je finis ma bière.
Me lève et me dirige vers la sortie, le fouet pendant à ma ceinture.
Je m'éloigne de cette antre de bouffons que les habitants de ces lieux osent appeler une taverne, et siffle mon fidèle Robert, ma dragodinde préférée.

Six mois que je cherche la Brume.
Six mois que mon existence même n'est qu'un vide futile.

Peut-être qu'un jour, eux aussi verrons la brume. Et alors, tous comprendront combien j'ai mal, et combien c'est à la fois chose horrible et délicieuse.

Ou plutôt le lire sans le voir Siwozz ! Tu es le plus nombreux d'entre nous et partant pas une de tes paires d'yeux n'a su y voir clair !...

Sinon bienvenue chez nous Martinet, beau parchemin je dois dire! Merci en tous cas pour l’intérêt que tu portes à notre guilde, et bonne chance pour la délibération!